L'art de la calligraphie arabe

La calligraphie Koufi : introduction

La Calligraphie KOUFI est une calligraphie décorative. Elle compte parmi les plus faciles parce que les caractères KOUFI sont simples et admettent des points de ressemblance d'une part, et d'autre part le calligraphe peut les maîtriser avec la bonne utilisation des outils de dessin.
La maîtrise de cette écriture dans une période relativement courte et en un nombre limité de séances est à la portée de tout amateur intéressé. Celui-ci peut exceller et même créer des œvres s'il fournit suffisamment d'effort et applique les consignes et les remarques proposées par ce manuel ...
Traditionnellement, les anciennes écritures s'apparentent aux civilisations dans lesquelles elles se sont développées. Ainsi nous trouvons par exemple l'écriture Perse, Maghrébine et Andalouse ...
Nous remarquons aussi que la calligraphie KOUFI a pris le nom de la ville de KOUFA, située au sud de l'IRAK. Cette ville a connu la naissance de cette écriture depuis la premier siècle de l'hégire (septième siècle).
Contrairement aux écritures calligraphiques du genre «THOULTHI», «NASKHI», «DIWANI», et «MAGHREBI» dont les caractères admettent une certaine souplesse dans la forme et des arrondis, le KOUFI est plutôt caractérisé par les formes géométriques droites et anguleuses de ses lettres. Cette différence est due au fait que les premiers s'écrivent directement à la main et par conséquent les mouvements courbes de la plume entraînent une certaine souplesse dans les formes obtenues. Par contre le KOUFI se construit à l'aide de segments et d'arcs de cercles obtenus au moyen des outils géométriques tels que la règle, l'équerre et le compas.
Source : La Calligraphie Koufi - Manuel pédagogique, théorique et pratiqueAuteur : le calligraphe Tunisien Mongi AMMAR

La calligraphie Koufi : comment écrire Koufi ?


La calligraphie Koufi est une calligraphie exclusivement géométrique et très décorées.
On ne trace rien à la main, ainsi les outils d'écriture sont d'abord et essentiellement le crayon (ensuite le stylo à encre), la règle et le compas. L'outil essentiel dans tout cela est votre bon goût à la décoration et votre imagination.

Le principe d'écriture est assez simple. Il faut bien respecter les règles suivantes :
  1. L'unité de mesure étant les carreaux, il faut utiliser un quadrillage de base pour tracer le tableau.
  2. Remplir un carreau et laisser un carreau vide en écrivant, soit pour juxtaposer des "alif" ou d'autres lettres non reliées entre elles dans le même mot.
  3. Les lettres avec les formes comme le "alif" : alif, lem, alif al madd ... font une longueur de 12 carreaux, en comptant de la ligne sur laquelle on écrit, appelée la base.
  4. Les lettres del, dhel, Sad, kef ... : ont une longueur de 10 carreaux horizontalement, et ont une hauteur de3 carreaux.
  5. Les lettres comme noûn qui descendent en dessous de la ligne d'écriture prennent toutes une descente de 2 carreaux.

Il y a bien d'autres règles plus détaillées pour toutes les lettres. En fait les lettres de l'alphabet arabe sont classées en groupes de lettres qui s'écrivent de façon similaire. Pour plus de détails je vous conseille de lire le livre cité plus haut du calligraphe Tunisien Mongi Ammar. Sinon pour les non-arabophones, vous pouvez très bien suivre un cours chez un calligraphe compétent, cette écriture peut prendre dix heures de cours pour commencer à faire des tableaux magnifiques. Des non-arabophones ont pu réaliser des tableaux magnifiques après dix heures de cours avec monsieur AMMAR.
Après la réalisation de l'écriture de base, on la décore par ce qu'on appelle des nœuds et des trèsses de deux, trois ou quatre brins, qui partent des "alif" des mots généralement.
Enfin, la calligraphie koufi n'aime pas trop les vides, alors on remplit ceux-ci par des motifs décoratifs, toujours grâce à la géométrie mais surtout une belle imagination.